Observations du 29 janvier 2023

 

Sortie consacrée à la comète C2022 E3 ZTF : de la souffrance à la récompense

 

 

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Du fait d’une météo défavorable, les possibilités d’observer la comète ZTF en Alsace ont été rares et toute occasion était à saisir.

 

Compte-tenu d’une hypothétique chance de bénéficier d’éclaircies sans Lune dans la nuit du dimanche 29 janvier 2023 (au matin), un ami (Boris) et moi avions projeté la veille au soir de nous rendre au Champ du feu.

 

A partir de Klingenthal, l’ascension vers le Champ du feu s’est faite dans un décor de carte postale digne d’un pays nordique : neige et givre étaient de la partie. Bien que parfois glissante, la route avec les pneus neige restait facilement praticable en roulant doucement. Le "deal" entre nous était de toute façon de ne pas prendre de risque sur la route et de redescendre si nous nous étions aperçus que cela devenait trop dangereux.

 

Nous sommes arrivés sur le parking du Vieux Pré au Champ du feu vers 3 H 30. Le sol et les arbres étaient nappés d’une belle couche de neige et de glace mais une brume givrée était également de la partie. Quant au ciel, il était totalement bouché.

 

D’après nos estimations nous avions jusqu’à 6 H 15 du matin pour tenter d’observer la comète, après quoi l’aube commencerait à poindre.

 

Cela nous a laissé une marge de temps, en espérant que la brume de givre finisse d’ici là par se dissiper.

 

Dans l’attente, nous nous sommes repliés dans la voiture afin de nous protéger du froid intense (- 8 °C), comme l’auraient fait des Inuits dans leur igloo au Groenland. Nous en avons profité pour nous y reposer en programmant des heures de réveil par séquences successives d’une heure et à chaque sonnerie nous avons inspecté le ciel pour voir si la brume était toujours présente.

 

Malheureusement, ce fut le cas.

 

Alors que tout semblait perdu car l’heure maximale fatidique approchait, les images satellites visionnées en direct montraient une poche de ciel dégagé en train de remonter depuis les Vosges du Sud vers notre direction.

 

Nous avons ainsi patienté jusqu’au dernier moment, en nous raccrochant à l’espoir de cette hypothétique amélioration météo qui ne semblait néanmoins pas vouloir venir.

 

Finalement vers 6 heures du matin la brume a commencé à lentement se dissiper mais pas totalement, laissant transparaître par intermittence quelques étoiles au-dessus de nous.

 

Nous avons alors installé le matériel. Les réglages fins du matériel ont dû être effectués en retirant les gants et chaque objet touché à main nue générait une sensation de brulure liée au froid.

 

Le plan élaboré la veille s’était donc matérialisé mais serait-il fructueux ?

 

Nous avons lancé les acquisitions photographiques tandis que les étoiles devenaient enfin visibles bien qu’un voile de brume était toujours présent.

 

D’ailleurs, le ciel n’était pas noir mais gris - blanc.

 

L’aube était par ailleurs imminente et le temps nous était compté.

 

In extremis, durant quelques minutes seulement, nous avons pu - enfin - capter la lumière si particulière de la comète ZTF avant qu’elle ne disparaisse à nouveau derrière la brume qui se refermait définitivement au-dessus de nous, le tout noyé dans les lueurs de l’aube naissante.

 

Je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous une image (pose unique de 30 secondes sans dark, flat ni offset) de la comète réalisée avec un EOS RA et un objectif TAMRON SP 70-200 G2 ouvert à 2.8 avec une sensibilité ISO réglée à 2500 :

 

Cliquer sur l’image ci-dessous pour l’agrandir :

 

 

La même image non cropée en plein champ :

 

Cliquer sur l’image ci-dessous pour l’agrandir :

 

 

L’image ci-dessus n’est pas correctement cadrée car mes optiques étaient montées en parallèle et je n’ai pas eu le temps de soigner le cadrage, les acquisitions ayant été réalisées dans l’urgence alors que la brume risquait de se refermer au-dessus de nous et que l’aube s’apprêtait à poindre. Par ailleurs la rotule de mon appareil photo s’est retrouvée bloquée par le froid glacial…

 

La couleur de la comète n’a pas été retravaillée ni la saturation augmentée.

 

La comète ZTF est véritablement très colorée. Cette couleur, qui se remarque aussi dans une moindre mesure pour d’autres comètes, peut être liée à du gaz cyanogène et/ou à des molécules de carbone diatomique.

 

Afin de mieux voir la chevelure et la queue de la comète, j’avais réalisé des essais de compositage des quelques poses photographiques dont je disposais mais le résultat ne m’a pas plus car (pour une raison que j’ignore) le logiciel de compositage fait disparaître sur l’image compositée la totalité de la couleur de la comète (et uniquement d’elle…) qui est pourtant particulièrement visible sur les images brutes.

 

Afin de préserver la couleur, je n’ai donc finalement retenu qu’une seule pose de 30 secondes, sans compositage (cf. images ci-dessus).

 

En conclusion, ce fut une très belle expérience éphémère justifiée par l’observation d’un événement qui ne s’était pas produit depuis 50 000 ans et qui ne se reproduira probablement plus jamais dans la mesure où - si certaines prévisions sont exactes - cette comète finira par être éjectée du système solaire.

 

Les petites souffrances endurées, liées au froid, n’ont été là que pour forger et ancrer définitivement dans nos esprits ce beau souvenir.

 

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