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Observations en date du 16
février 2019 |
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Je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous mon CROA
(compte-rendu d'obervation astronomique) de ma
soirée du 16 février 2019 à Cosswiller. Arrivé sur site vers 17 heures, il y avait alors un
paquet nuageux qui s’est progressivement évacué vers le Nord-Est. Ces nuages
ont disparu totalement avant le crépuscule et les cirrus annoncés par
certains sites météo ne sont pas venus (avec l’éclat de la Lune je les aurais
vus). Le ciel était parfaitement dégagé. Venons-en maintenant à ce pourquoi j’étais venu ce
soir-là, à savoir la belle Séléné. Aristarque : Plus précisément, mon objectif de cette soirée était
d’imager une zone lunaire d’un grand intérêt : le cratère Aristarchus
(Aristarque) et son environnement. Vous trouverez ci-dessous une image de ce cratère. Il s’agit de 100 images compositées,
réalisées avec caméra planétaire. Je précise que contrairement aux prévisions de certains
sites météo, les couches atmosphériques n’étaient pas stables au cours de
cette soirée (les images de la Lune observées en direct se déformant, certes
pas à très haute fréquence, mais néanmoins en permanence). Si j’avais déjà vu pire en matière de turbulence, j’avais
aussi vu beaucoup mieux… Aristarque est le cratère le plus lumineux qui apparaît
sur l’image ci-dessous. Son pic central commençait juste à émerger de
l’obscurité (quelques minutes avant il n’était pas encore visible). En bas à gauche à côté d’Aristarque, il y a le cratère Herodotus (Hérodote) d’où semble prendre « source » une
large et sinueuse vallée (Vallée de Schröter)
serpentant au travers d’un plateau volcanique. Au Nord-Ouest de cette vallée, en limite du terminateur,
un point blanc éclatant transperce l’aube lunaire et renvoie les premiers
rayons du Soleil : il s’agit du Mont Hérodote. A l’opposé, au Nord-Est d’Aristarque se trouve un cratère
en partie recouvert de lave et en forme de fer à cheval à savoir Prinz, avec au Nord-Est de celui-ci les Monts Harbinger. A l’Est de Prinz et au Nord
d’Aristarque apparaît Rupes Toscanelli, un mur
lunaire. De sa partie Sud partent de fines rainures (rimae)
remontant vers le Nord et permettant de tester le pouvoir de résolution du
télescope. Les objets qui vont suivre ne faisaient pas partie de mes
objectifs, ces derniers étant déjà trop éclairés (il aurait été idéal de les
imager un jour plus tôt si j’avais pu). Je les considère ainsi comme de petits « bonus », à
refaire lorsque les conditions seront idéales. Sinus Iridum (Golfe des Iris) : Vous trouverez encore ci-dessous une image du Golfe des
Iris (compositage de 100 images), cerclé par le
Mont Jura, lui-même impacté du cratère Bianchini. Le Golfe des Iris est probablement la formation lunaire
que j’apprécie le plus et qui est tout simplement grandiose lorsqu’il est
situé sur le terminateur, éclairé par la lumière rasante du Soleil. Malheureusement sur l’image ci-dessous le Golfe est déjà
trop illuminé, écrasé par la lumière du Soleil. Sur l’image, l’extrémité Est du Mont Jura (Promontorium Laplace) est en haut et l’extrémité Ouest (Promontorium Heraclides) en
bas. Image à refaire, et dans le « bon » sens, lorsque le
Golfe sera sur le terminateur et que la turbulence sera faible. Gassendi : Cent images ont également été compositées. Idem observation supra au sujet de la phase lunaire : ce
cratère était alors déjà un peu trop éclairé (un jour avant aurait été
l’idéal). Lorsqu’il est présent sur le terminateur, les rayons du
Soleil lui donnent un aspect mystérieux. Ils mettent en valeur les rainures
qui sillonnent son fond, les collines et la montagne centrale qui le
tapissent, le tout dans un subtil jeu d’ombres et de lumières. Ici Gassendi est presque autant écrasé par la lumière que
le Golfe des Iris. Le cratère secondaire qui a frappé son enceinte est
Gassendi A. Au bas de cette image se trouve par ailleurs le cratère Mersenius dont le fond est criblé d’une série d’impacts
en ligne droite. A gauche de l’image se situe un cratère sympathiquement
dénommé Billy. Une fois les acquisitions d’images lunaires terminées, la
Lune fût observée à l’oculaire et franchement elle mérite d’être
redécouverte. Quel spectacle ! A noter qu’au cours de cette nuit, je fus accompagné des
cris rauques et réguliers d’une bête que je n'ai pu identifier, en provenance
du Nord (de la forêt). Si cela avait été la saison du
brame j’aurais dit qu’il s’agissait d’un cerf. Plus troublant encore, à ces cris rauques répondaient
systématiquement ceux, aigus, d’un oiseau. Chouette ou hibou ? Une fable de
Lafontaine se jouait-elle dans la forêt de Cosswiller
? P.S. : mon "setup" : télescope Newton T200/1000
; Barlow x 5 ; caméra planétaire |