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Observations en date du 24
février 2018 |
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Depuis le mois d'octobre 2017, la météo est calamiteuse
en Alsace. Un temps sec et ensoleillé était enfin de rigueur en ce
week-end du 24 février 2018. La contrepartie était une température froide et un vent
d’Est glacial soufflant en moyenne à près de 30 km / heure et par rafales à
50 km / heure (vent dénommé en météorologie le « Moscou – Paris »). Ce type de soirée venteuse ne permet pas de faire de
l'imagerie sérieusement mais permet au moins de réaliser des tests en
conditions réelles. Le but pour moi ce soir-là était donc simplement de
réaliser quelques tests en imagerie lunaire avec une nouvelle caméra
planétaire. Je suis arrivé sur site à la Robertsau
(Strasbourg) peu avant 17 heures. Au crépuscule, quelques fins nuages sans gravité sont
arrivés et aussitôt repartis, laissant place à un ciel nocturne parfaitement
dégagé. La collimation de mon télescope n’a pas pu être vérifiée
précisément car ma lampe frontale n’a pas délivré une lumière suffisante pour
discerner la pastille collée sur le miroir primaire (généralement je me sers
de cette lampe pour éclairer le miroir primaire et sa pastille centrale lors
de la collimation des miroirs). Pourtant, les piles de cette lampe étaient
neuves. Je pense que le froid a dû jouer et diminuer leur puissance. Vous trouverez ci-dessous trois images acquises lors de
cette soirée. Il s'agit respectivement des cratères : Clavius, Tycho : Copernicus -
coupé en deux et qui émerge majestueusement de l’obscurité sur le terminateur
- : Platon et la Vallée des Alpes : La caméra avait été couplée à une Barlow X 2,5. Notez les cratères secondaires contenus dans l’enclave de
Clavius, se succédant dans une combinaison
improbable du plus grand au plus petit tels les célèbres daltons. Notez également le pic au centre du cratère Tycho. Il s’agit d’une montagne d’environ 2000 mètres
d’altitude et dont la NASA a publié de fantastiques images en haute
résolution, où l’on aperçoit un imposant rocher trônant de manière non moins
improbable sur son sommet : https://www.nasa.gov/sites/default/files/images/565736main_M162350671LE_full.jpg https://www.nasa.gov/images/content/565701main_tycho_cpeak_oblique.jpg S’agissant de l’aspect technique, j’ai utilisé une
cadence rapide de 60 images par seconde afin de contrer autant que faire se
peut les conséquences délétères du vent et de la turbulence (tous les deux
très forts). Le vent était si puissant que l’on voyait les cratères
bouger en permanence de bas en haut de l’écran de l’ordinateur… Chacune des vidéos contenait approximativement 23 000
images. Sur ces 23 000 images, seules 36 images correctes ont été
sélectionnées pour Clavius et Tycho… Environ 40 images ont été compositées
pour Platon. Quant à Copernic, il s’agit de seulement 50 images additionnées… Le tri des images a été effectué automatiquement via le
logiciel PIPP. Le compositage et le traitement
ont été effectués via Registax. Le gain de la caméra avait été réglé sur 0 (au-delà je
craignais un risque de saturation irréversible au niveau de la luminosité ;
il faut aussi dire que la nuit, tout paraît beaucoup plus lumineux et j’ai dû
rehausser ensuite les niveaux lors du traitement afin d’éclaircir les
images). Le format SER et le mode RAW 8 ont été utilisés. Je n’aurais jamais cru pouvoir obtenir un résultat
correct dans des conditions si turbulentes et surtout si venteuses. Les résultats sont néanmoins de qualité légèrement
inférieure à ceux obtenus ces derniers mois avec mon appareil photo en mode
vidéo (mais dans de bien meilleures conditions) et l’échantillonnage paraît
semblable (lors de mes prochains tests j’utiliserai une Barlow 5x afin
d’améliorer l’échantillonnage si la turbulence s’y prête). Les tests devront ainsi être refaits dans de bonnes
conditions car celles de samedi dernier étaient particulièrement mauvaises. |