Observation des aurores boréales en Finlande (Laponie)

 

Sur la période du 21 au 28 décembre 2024

 

 

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J’avais déjà eu la chance de voir, en mai et octobre 2024, de rares aurores boréales en Alsace et cela m’avait donné envie de poursuivre leur observation plus au Nord, là où elles se produisent habituellement c’est-à-dire au niveau de l’ovale auroral (entre 60 et 75 ° de latitude environ).

 

Du 21 au 28 décembre 2024, j’ai visité une partie du Parc national finlandais Urho Kaleva Kekkonen, à une latitude d’environ 68° 25’ (250 km au-dessus du cercle arctique) en vue d’essayer d’y observer les aurores mais également de m’y ressourcer grâce à la très belle nature environnante.

 

Le mois de décembre n’est pas la meilleure période pour y voir les aurores car il s’agit, avec le mois de novembre, du mois le plus nuageux et neigeux en Laponie.

 

Cependant, la météo évolue rapidement dans cette région et de belles ouvertures peuvent se produire entre les nuages même lorsque les prévisions sont défavorables.

 

1/ Observations des aurores boréales dans la nuit du 22 décembre 2024

 

Le dimanche 22 décembre 2024 je me suis rendu dans la forêt du parc national Urho Kaleva Kekkonen dont l’entrée est matérialisée par une jolie hutte (vue ci-dessous de nuit) comportant en son sein des informations sur la nature présente dans ce parc :

 

 

L’entrée dans la forêt s’effectue après cette hutte, en arpentant un beau sentier bordé d’arbres recouverts de neige et de givre donnant l’impression de pénétrer au sein du Monde de Narnia :

 

 

 

 

 

Le sentier mène vers une autre hutte dénommée « Aurora Hut », laquelle comporte une terrasse destinée à l’observation des aurores boréales :

 

 

Jupiter, les Hyades et les Pléiades transparaissant au-dessus de la forêt au travers du voile de nuages :

 

 

Une aurore commence à poindre :

 

 

Toutefois l’Aurora Hut est très fréquentée par des touristes allumant leur lumières et une fois l’aurore repérée à l’œil nu mieux vaut s’en éloigner au profit d’un lieu plus propice à l’observation.

 

Le parc est suffisamment vaste pour y trouver des lieux isolés et protégés de la pollution lumineuse, à condition de ne pas s’y perdre (dans la mesure où les températures hivernales arctiques interdisent toute erreur d’orientation surtout la nuit, étant au demeurant rappelé qu’à cette latitude et à cette période de l’année il n’y a que quelques heures de clarté, le Soleil restant sous la ligne d’horizon dans le cadre de la nuit polaire).

 

Tandis que j’arrivais au niveau de mon lieu d’observation, repéré la veille alors qu’il faisait jour, le ciel commençait à se dégager de plus en plus et l’aurore augmentait en intensité (cf. apparition de traits verticaux dus à l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et le champ magnétique terrestre).

 

L’aurore semblait virevolter au-dessus de la cime des arbres telle une délicate dentelle verte :

 

 

 

 

 

 

Je fus par ailleurs intrigué par un faisceau si lumineux que je le voyais à travers les arbres. Je décidais ainsi de me décaler pour pouvoir le photographier entre ces arbres.

 

 

Il s’est plus tard avéré - après vérifications auprès de spécialistes du sujet - qu’en dépit de sa forme singulière, ce faisceau n’était pas un S.T.EV.E (Strong Thermal Emission Velocity Enhancement) mais une aurore boréale.

 

J’insère par ailleurs ci-dessous l’image d’une autre aurore fougueuse qui s’est donnée en spectacle pendant plusieurs minutes à côté d’un bel arbre de la forêt.

 

Arbres et aurores formaient une belle conjonction et composition. Ils donnaient au paysage sylvestre un aspect surréaliste et enchanteur.

 

 

Les parties rouges de l’aurore sont liées à l’excitation de l’oxygène atomique en haute atmosphère (au-dessus de 200 km d’altitude), tandis que les parties vertes sont liées à l’excitation de l’oxygène atomique à une altitude plus basse (entre 100 et 200 km).

 

Quant au zénith le voici :

 

 

2/ Observations des aurores dans la nuit du 25 décembre 2024

 

Au cours de la nuit du 25 décembre 2024, les nuages se sont à nouveau dissipés pour laisser entrevoir un arc auroral vert caractéristique, lequel n’a - pour sa part - pas été photographié depuis le Parc national Urho Kaleva Kekkonen mais plus au Nord-Est, à proximité de la frontière russe.

 

 

Cet arc auroral a varié plusieurs fois en intensité et s’est parfois dédoublé, tout en restant sage (en ne développant quasiment aucun trait vertical ou colonne). 

 

3/ Tentative d’observation des aurores dans la soirée du 26 décembre 2024

 

Au Nord de la commune de Saariselkä se trouve une colline dénommée Kaunispää.

 

Cette colline permet d’avoir une vue dégagée sur l’horizon, de sorte que je m’y suis rendu dans le cadre d’une randonnée à pied (la desserte de cette colline est habituellement effectuée par cars).

 

Cette randonnée m’a permis de traverser une charmante forêt boréale, puis un paysage de toundra caractéristique de l’arctique.

 

 

 

 

 

 

 

 

L’accès au Kaunispää à pied implique que l’on soit doté de bons crampons car la route montante qui y mène est verglacée et très glissante l’hiver.

 

Une fois au sommet du Kaunispää, on peut contempler un magnifique panorama et l’expression « Grand Nord » y prend tout son sens.

 

 

Sur le sommet sont présents une tour d’observation, ainsi qu’un refuge permettant aux visiteurs de se restaurer et de se réchauffer.

 

 

 

 

Malheureusement tandis que l’obscurité commençait à poindre, aucune aurore ne se manifestait. 

       

Le froid et le vent fort caractéristiques du Kaunispää, de même que mon éloignement par rapport à mon gîte, m’incitaient à prendre le chemin du retour.

 

Lors de la redescente, je me retournais pour prendre en photo le Kaunispää surplombé par Jupiter, les Hyades et les Pléiades baignés dans la nuit polaire.

 

 

4/ Observations des aurores dans la nuit du 26 décembre 2024

 

La nuit du 26 décembre 2024 représentait ma dernière possibilité d’observer des aurores boréales en raison des conditions météo.

 

Heureusement, celles-ci étaient au rendez-vous.

 

Les photos ci-dessous ont été prises à nouveau depuis le parc national Urho Kaleva Kekkonen.

 

 

 

Les paysages hivernaux nimbés d’aurores étaient féériques.

 

Les aurores boréales sont une conséquence de l’ionisation de l’atmosphère induite par des flux de particules en provenance du Soleil, en particulier lors d’éruptions solaires avec éjections de masses coronales.

 

Elles sont particulièrement intenses lors des pics d’activité solaire comme c’est le cas en 2024-2025.

 

Lors des pics d’activité solaire, certaines aurores peuvent survenir très rarement à des latitudes plus basses cf. lien à ce sujet.

 

Matériel utilisé : EOS RA ; objectif RF Canon 35 mm ; objectif Samyang 14 mm ; poses de 4 secondes pour les aurores