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Observations en date du 24 mars
2018 |
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Je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous une message relatif à ma sortie du samedi 24 mars 2018 au
Champ du feu. Séléné régnait majestueusement au sein d'une voûte
céleste exempte de nuages tandis que l'horizon était encore paré des restes
de son décor hivernal en souffrance. Les températures étaient un peu plus froides que prévu
(légèrement négatives ce qui était probablement lié à la présence de neige
résiduelle et à l'albédo qui en résultait). Toutefois le vent était faible, voire nul en fin de
soirée, de sorte que les conditions restaient agréables. Quant à la turbulence, je ne sais pas quoi en penser.
Quasi imperceptible à faible grossissement, elle était omniprésente à fort
grossissement (les images ne cessant alors de se déformer et de se
tortiller). Je doute que le "seeing"
(qui va de I à V, du meilleur au pire, sur l'échelle d'Antoniadi)
était aussi bon que ce qui était annoncé. Le centre d'intérêt de ma soirée était bien évidemment la
Lune, qui était assez haute et en quartier, offrant de très belles formations
géologiques à observer sur le terminateur. Lors de cette soirée j'ai utilisé alternativement mon
appareil photo (en mode vidéo) et la caméra planétaire que j'ai acquise il y
a environ un an. Toutes les images ont été réalisées avec une Barlow x5 et
un télescope de 200 mm de diamètre. Vous observerez tout d'abord ci-dessous l'une des plus
belles chaînes de montagne lunaire, à savoir celle des Apennins. Cette chaîne de montagne comporte certains des plus hauts
sommets lunaires dont le grand Mont Huygens, qui culmine à une altitude -
d'environ - 5 000 mètres. Toutefois, il ne s'agit pas du point le plus élevé
de la Lune lequel se situe en effet sur la face cachée. J'ai placé une flèche jaune marquant l'emplacement
supposé (sauf erreur de ma part) du Mont Huygens ; vous y observerez
également des flèches bleues en haut à gauche marquant l'emplacement de
rainures ou rima (notamment celle d'Hyginus) qui
sont probablement d'anciens conduits de lave dont le plafond se serait par
suite effondré : La balade lunaire se poursuit avec le bel ensemble formé
par les cratères Ptolémée, Alphonse et Arzachel. Pour ces cratères, le zoom numérique de l'appareil photo
avait été activé. Ce zoom n'est pas un gadget comme la plupart des zooms : il
recentre en effet l'image sur le capteur de l'APN permettant de profiter de
sa pleine résolution même en mode vidéo et le gain de détails par rapport à
la précédente image est immédiatement perceptible ; les images résultantes
étant trop grandes (bien plus que ce qui peut en être vu ici), les trois
cratères ne tenaient pas tous dans le même champ de sorte que j'ai dû
réaliser une mosaïque de deux images : Je me suis par suite amusé à réaliser la même image avec
la caméra planétaire. Bien que l'image finale soit un peu plus petite (l'APN
bénéficie probablement par rapport à la caméra d'un effet tirage dû à la plus
grande distance du capteur par rapport à la lentille de la Barlow), on gagne
néanmoins encore en résolution. La taille des photosites
n'étant pas beaucoup plus petite, cela est dû à mon avis plus à la cadence
permise par la caméra qui fige mieux la turbulence mais également au fait que
les images sont moins bruitées, facilitant leur traitement : A noter que cette fois-ci (contrairement à mes précédents
essais), j'avais couplé mon ordinateur à un disque dur SSD relié par port USB
3, permettant ainsi un débit d'écriture de données plus rapide. Enfin, notre promenade lunaire s'achève ci-dessous avec les
Alpes (projetant leur ombre immense) et la Vallée des Alpes (que vous
apercevez à droite de l'image) : Avec des instruments à fort diamètre, par bonnes
conditions de seeing et d'ensoleillement de la
Lune, une étroite faille (large de 600 à 700 mètres) sillonnant le coeur de cette Vallée sur toute sa longueur peut parfois
transparaître. Un ami de la SAFGA (Benoît) m'a toutefois fait remarquer
que la rainure de la Vallée des Alpes apparaît sur cette image. Effectivement, après revérification
il s'avère que cette rainure apparaît de manière très très
faible mais on peut la discerner. Cela signifierait que sur cette image on atteindrait une
résolution qui permette de discerner des détails légèrement inférieurs au
kilomètre alors même que l'ensoleillement de la Lune n'était pas favorable. J'insère ci-dessous une image où j'ai marqué en jaune
l'endroit où la rainure me semble apparaître (sauf erreur de ma part) : |